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Rafale contre Gripen

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Rafale contre Gripen

Le Rafale a récemment perdu un contrat... cette fois au Brésil: le pays continent a choisi le JAS 39 Gripen de Saab plutôt que l'avion de chez Dassault.

Bien sur, c'est une déception pour les défenseurs de notre industrie aéronautique, mais ceci ne doit pas faire oublier que la Rafale est l'un des meilleurs avions de combat de marché,... d'où son prix peu compétitif, en particulier auprès de pays évoluant dans un contexte géopolitique très éloigné d'une situation de guerre imminente.

Ainsi, le Brésil, grande puissance régionale d’une Amérique latine désormais majoritairement démocratique, s’est tourné vers d’autres problématiques que d’avoir une force aérienne à la pointe de la technologie, et le Gripen lui suffisait largement.

Restent d’autres paramètres politiques, tels que le transfert de technologie sur lequel les Suédois semblent s’être montrés généreux.

Le fait que la Força Aérea Brasileira se soit contentée de 12 vieux Mirage 2000C depuis 2005, en se laissant le temps de choisir leur successeur, aurait pu être un signe que le choix du Brésil serait plus influencé par l’économie que par la performance.

Le contexte du ralentissement de l’économie et des polémiques budgétaires à la veille de la coupe de monde de football n’ont certainement pas pesés en faveur du Rafale (ou du Super Hornet). De plus, il faut dire que le Gripen est également un très bon avion, encore une fois très suffisant dans une Amérique du Sud pacifiée… où il ne servira jamais au combat.

Si certains échecs précédents du Rafale peuvent sembler politiques - notamment face à une nième version du F-15 en Corée du Sud (où le poids du Pentagone dans cette région du monde a surement été décisif) - le choix du gouvernement Roussef semble ainsi plus rationnel.

De même, au moment de la décision de la Suisse d’acquérir du Gripen et au détriment du Rafale, on a pu tout simplement s’étonner que l’avion français perde un casting qui lui était au départ si favorable.

Certes, les enjeux politico-financier et militaire ont certainement été déterminants pour imposer le Saab. Cependant, le choix du Gripen me parait cohérent avec la structure traditionnelle de l’aviation militaire helvétique: un avion de combat (commandé en faible nombre) à la pointe de la technologie et sans trop de condition financière; et un avion au cout plus faible (à la fois à l’acquisition et à l’exploitation), éventuellement utilisable par des miliciens moins entrainés que les pilotes militaires « à temps pleins ». Le premier modèle prenant parfois le rôle du second lorsque la dotation des unités de première ligne devait être modernisée.

Ainsi se sont succédés les binômes:

Hunter / Vampire

Mirage III / Hunter, puis F-5

F-18 / F-5

Pourquoi pas F-18 / Gripen?

Le Rafale aurait plus logiquement répondu à la demande suisse s’il avait été question de remplacer les F-18C.

En définitive, le Rafale ne devrait pas trouver preneur parmi les forces aériennes au budget restreint dont l'acquisition d'un avion de 5ième génération ne serait justifiée que par le prestige de la haute technologie.

Ce n'est cependant pas le cas de l'Inde qui se doit de maintenir une dissuasion crédible vis-à-vis de ses voisins pakistanais et chinois.
Donc, sauf blocage inattendu au cours des négociations actuelles, l'avion de chez Dassault devrait trouver preneur dans l'Indian Air Force.

Espèrons que ce premier succès à l’export soit le début d’une grande carrière internationale.

Démonstrateur Gripen F (Photo: Saab)

Démonstrateur Gripen F (Photo: Saab)

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